La
plupart des hôtels particuliers bâtis entre le XVIe et le XVIIIe siècles à Castres
se trouvent dans le quartier sud-ouest de la ville. Délimité par l'évêché, la
place Nationale et les boulevards extérieurs des Lices, cet ensemble constitue
l'un des plus beaux exemples d'architecture civile, conservé dans le sud de
la France :
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L'hôtel Leroy, à l'angle des rues Victor Hugo et Chambre de l'Édit s'ordonne
autour d'une cour carrée. Une échauguette d'angle finement ouvragée rappelle
l'influence française tandis que les façades de briques à la toulousaine sont
percées de fenêtres à meneaux.
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L'Hôtel de Vivies est contigu au premier : ses deux ailes encadrent aussi un
patio élégant précédé par un magnifique porche monumental à bossages.
- De l'autre côté de la rue Chambre de l'Édit, l'Hôtel de Lacger conserve
un porche du XVIIe siècle très harmonieux qui préserve l'intimité de la demeure.
- En face lui, rue Victor Hugo, un très bel hôtel du XVIIIe siècle élève
une façade très classique à plusieurs registres d'ouvertures symétriques dont
les piédroits sont curieusement taillés en biseau afin de mieux surveiller
l'arrivée de la rue désaxée.
- Rue Tolosane, une ravissante construction de la fin du XVIIe siècle
ordonne une splendide façade entre les maisons médiévales fort pittoresques
de cette ruelle tortueuse qui ouvrait Castres sur la route du Toulousain.
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Un petit hôtel Renaissance, l'hôtel Izarn, parfaitement restauré, s'ouvre sur
la rue de l'Hôtel de Ville. - L'hôtel Defos, un peu plus bas, construit par
un célèbre juriste castrais qui écrivit le "Traité du comté de Castres" en 1636,
offre à l'admiration du visiteur une magnifique porte du XVIIe siècle.
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Dans la rue Victor Hugo, au N° 12, un ravissant hôtel à l'italienne ouvre sur
un grand vestibule, sa cour à loggia dans laquelle s'élance un escalier aux
élégantes volées.
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Le plus bel hôtel de Castres de style baroque est sans nul doute l'hôtel de
Poncet qui, parfaitement restauré grâce aux soins de la municipalité, s'éclaire
d'une cage d'escalier remarquable par les proportions et la décoration. Une
loggia à colonnes est supportée par trois groupes d'atlantes dans le meilleur
style de la Renaissance toulousaine.
- Dans ce quartier résidentiel, il ne faut pas oublier les portes monumentales
des rues Tolosane, Emile Zola, Victor Hugo, qui sont les derniers vestiges des
fortifications du XVIIe siècle à Castres.
Le quartier commerçant.
Au nord ouest de la ville, les quartiers commerçants et les maisons à
colombages font tout le pittoresque du centre ville. Il faut y mentionner
des maisons particulièrement remarquables qui ajoutent à la richesse de cette
ville.
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Tout d'abord l'hôtel de Nayrac, l'un des plus beaux hôtels français du XVIIe
siècle. Il ordonne ses façades de briques rouges autour d'une cour précédée
d'un magnifique portail monumental à bossages. Lucarnes et fenêtres sont surmontées
de frontons sculptés et de pots à feu finement travaillés. Le donjon lui même
est parfaitement étudié pour équilibrer l'ensemble.
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A l'angle de la rue Sabaterie et de la rue des Boursiers, un autre hôtel particulier
permet d'admirer une magnifique porte gothique encadrée de deux pinacles du
plus bel effet.
Un peu plus loin, sur la place Pélisson, c'est l'hôtel Péreire qui, bâti
au coeur du XIXe siècle, équilibre ses deux ailes de part et d'autre d'un fronton
aux lignes très harmonieuses.
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Dans la rue Sabaterie, l'hôtel de Juge présente une ravissante porte à accolades,
surmontée d'une fenêtre tripartite, fort rare à l'époque gothique. A l'intérieur,
escalier et patio sont finements décorés mais l'ensemble pourrait être une reprise
de l'époque romantique
- La rue Bouffard possède elle aussi un ravissant hôtel Renaissance.
- Dans la rue Montlédier, au fond d'une cour, s'ouvre une très belle
porte surmontée d'une devise richement encadrée au XVIIe siècle et un patio
à colonnades qui conserve un bel escalier à rampe de fer forgé.
- Dans la même rue Montlédier, l'hôtel de Montfort, repris à la fin du
XVIIIe siècle, a conservé dans sa façade sur cour les arcades d'un cloître
roman supporté par de lourdes et basses colonnes de grès.
- Dans la rue Emile Zola enfin, deux magnifiques maisons de la fin du
XVIe siècle en pierre de taille, exposent fièrement une série de fenêtres
à entablement classique orchestrées avec élégances
Les
Hôtels Particuliers du XVIe et XVIIe siècle